Artiste, peintre et performer, que nous avions découvert en 2011 avec « Transfiguration », Olivier de Sagazan utilise son corps comme média, comme espace physique, révélant les turpitudes d’une pensée en quête d’essence. Un processus sans concessions, parfois violent, qui l’a mené au film « La Bouche du Silence ou Compression d’un texte innommable » dans lequel le Français discourait tandis qu’il évoluait dans une grande roue en métal.
Sa dernière création, « L’Enfermoi », reconduit le principe et la référence. Ainsi, Olivier de Sagazan, « tel un rat de laboratoire pris au piège » apparaît à nouveau dans une roue d’acier. De digressions en jaillissements, il y délivre un texte inspiré par « L’Innommable » de Samuel Beckett. La scénographie matérialise de la sorte le mouvement circulaire d’une pensée « déconstructiviste » que le verbe articule. Un travail conceptuel et impressionnant présenté, entre autres, ce 24 janvier à l’auditorium St Germain Paris. Découvrez à la suite le teaser ainsi qu’un extrait écrit de « L’Enfermoi ».
« Je dis moi
Non ! quelque chose dis moi
et moi je dis, c’est moi,
comme si ça ne pouvait être que moi
comme si je l’avais toujours été
comme si ça ne pouvait pas être un Autre
quelque chose dit moi
mais je ne sais même pas ce que ça veut dire
et ça ne me dit rien
Quelque chose se dit, là
depuis t o u j o u r s
Et moi , là
j’ a r r i v e
je dis j’arrive
mais c’est plutôt eux qui m’ont fait arriver
ce sont les mots qui m’ont trouvé
les mots qui me portent du bout de leurs phrases
Tous ces mots errants en moi
Tous ces mois errants en mots
et ce vent qui monte dans ma gorge
et fait battre ma langue
j’ai une haleine de mots
une haleine de mots
entre là et quand
les mots nous mènent !
oui les mots noumène
et moi je les suis
je suis les mots
moi je suis les mots… »
Extrait de L’Enfermoi
Olivier de Sagazan
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