Kiki Picasso, Christian Chapiron de son vrai nom et père de Kim, expose jusqu’au 27 août à la Galerie Papiers Gras de Genève. Une occasion pour revenir sur le travail de sape de cet iconoclaste de l’illustration. Co-fondateur du collectif Bazooka (avec Loulou Picasso ou Electric Clito, entre autres), diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Moscou, il travaille un temps, court, pour Libération. Mais les divergences forcent l’arrêt de la collaboration. Profitant de l’explosion des codes graphiques, à laquelle il contribue, il participe dans les années ’80 à diverses publications avant de trouver place, en fin de décennie, dans des galeries d’Art.
Provocateur, anticonformiste et réfractaire à la bien-pensance, il aura voué ses talents à l’émancipation de l’image et de la communication. Et pourtant… Trente après, la subversivité a perdu de sa sublime, au point de se voir réduite au rang de jouet identitaire, d’objet de mode, d’attitude médiatique. Un constat qu’il déplorait déjà dans une interview accordée à Standard Magazine en 2009: « Qui m’énerve par conformisme ? Canal+. On pourrait dire TF1, mais ce qui semble dangereux, c’est le conforme sous une image d’irrévérence. S’il y a bien une grosse entreprise qui a réussi à réaliser ça, c’est Canal ! »
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