Takashi Murakami est à l’honneur à la Galerie Perrotin. Jusqu’au 07 janvier, dans l’espace d’exposition situé au 10, impasse Saint Claude se tient l’exposition «Homage to Yves Klein». C’est avec grand plaisir qu’on découvre onze peintures, dont neuf inédites, de l’artiste japonais, mises en résonnance à six oeuvres d’Yves Klein dans un jeu sténographique subtil.
Murakami partage cette importance accordée à la couleur, cette quête d’un absolu et d’une perfection. A propos du lien qui les unit, il déclare : «Je pense que l’on s’accorderait à dire que la couleur est l’un des éléments les plus importants de mon travail et quand on observe la vie de Yves Klein, la raison devient éclatante, palpable. La couleur est comme le bouddhisme zen au Japon, un outil qui peut instantanément guider chacun vers un monde extérieur à soi, qui nous échappe. J’aimerais dédicacer cette exposition à l’artiste qui a le plus passionnément poursuivi cette quête de la couleur – Yves Klein.»
Au coeur de cette exposition, la couleur est donc moteur. Elle dicte les rapports entre les toiles, rythme l’accrochage plus que les motifs. Notons que ceux-ci (le crâne et la fleur) sont récurrents dans les oeuvres présentées de Murakami.
L’oeuvre de l’artiste japonais est profondément marquée par la démarche de Klein. Déjà en 1991, il peint un monochrome, Azure, effleurant ceux du maître. De la même manière, il réitère son propos en 1995, date à laquelle il réalise un triptyque fait de feuilles d’or et d’argent. Les Anthropométries sont quant à elles suggérées lorsqu’en 2006 il réalise des empreintes de son corps sur ce qu’il a appelé des «acupuncture paintings».
Il est intéressant de souligner que si l’artiste est influencé par l’art d’Yves Klein, il est fondamentalement imprégné de la culture et de l’Histoire de l’art de son pays. Il est docteur en peinture Nihonga de l’Université des arts de Tokyo. Il s’imprègne de la tradition de l’estampe Ukiyo-e : précision et virtuosité. De la culture manga et Kawaï, il laisse ressurgir un monde peuplé de personnages à la fois monstrueux et charmant, semblables à des descendants facétieux des mythes passés. Enfin, son art est caractérisé par une absence de perspective et une bi-dimentionalité (particularité issue aussi de l’art traditionnel). Soulignons qu’il a théorisé, en 2001, cet art qui lui est propre, utilisant le vocable de «superflat». Il est le chef de file de ce mouvement.
Yves Klein
Monochrome rose sans titre (PM19) 1962
Monochrome bleu sans titre (IKB67) 1959
Monogold sans titre (MG8) 1962
Takashi Murakami
MCRST, 1962-2011
MCBST, 1962-2011
MGST, 1962-2011
Plus d’articles sur Yves Klein – takashi Murakami