Né en 1958 à St-Petersburg, alors appelée Leningrad, Gregory Kurasov a, comme il s’amuse à le signifier, émigré, sans jamais se déplacer, d’une région surréaliste à une autre. Une considération peu anodine car, à la pointe de l’Art au début du XXè siècle (Chagall, Kandinsky,…), la Russie sombre ensuite dans un empêtrement expressif à la seule gloire du régime soviétique. Affranchie de ce dictat en 1991, la génération de Gregory Kurasov se retrouve dès cet instant confrontée aux nouveaux accents de l’Art contemporain.
Ce grand écart stylistique de 75 ans apparaît clairement sur les toiles du peintre qui y associe couleurs, lignes ou sujets simultanément traditionnels et modernes. Sculpteur au départ, il semble accorder une importance particulière aux formes, à la géométrie, aux espaces et à la symétrie des mouvements. Entre cubisme, constructivisme et art byzantin, ses travaux s’exposent régulièrement depuis 1993 aux Etats-Unis, au point que certains le suspectent, à tort, de s’y être établi. Une situation qui, une fois de plus l’amuse.
« Les Américains me perçoivent comme un peintre russe, les Russes comme un américain, les peintres m’imaginent sculpteur et les sculpteurs me savent peintre… »
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