Né en 1921 à Boulogne-sur-mer, Georges Mathieu a formulé, par opposition à la rigoureuse Abstraction Géométrique, la notion d’Abstraction Lyrique. Un regard conceptuel qui réfute les carcans du style, de la tradition et de la technique pour se concentrer sur la spontanéité du geste créatif. Formé en Philosophie, Droit et Lettres, Georges Mathieu entame initialement une carrière de professeur avant de pleinement se consacrer, après la seconde guerre mondiale, à la peinture. En 1947, il propose la dénomination « Abstraction Lyrique ». Prônant la non figuration et l’Art informel, il s’inscrit dans un contexte historique qui voit également l’avènement de l’expressionnisme abstrait américain d’un Pollock et revendique par la suite le tachisme. « Le tachisme repose sur l’improvisation des formes et appartient à l’aventure de L’Abstraction Lyrique, aventure qui consiste à s’efforcer d’émouvoir, de traduire, le monde en criant son âme. » (Interview avec Pierre Cabanne, 1966)
Japanese battle – White ground (1957)
A partir des années ’60, il intègre à ses compositions des traces calligraphiques et, fidèle à son refus des limites, perçoit la nécessité d’étendre ses considérations à chaque domaine de l’existence humaine. Il cite d’ailleurs régulièrement Galbraith: « L’artiste est maintenant appelé, pour réduire le risque de naufrage social, à quitter sa tour d’ivoire pour la tour de contrôle de la société. » Un propos fondateur réagissant à la suprématie des pensées scientifiques, objectives et matérielles qui relèguent la sensibilité et l’humanité au second plan. Stylistiquement (spontanéité du tracé, calligraphie, liberté formelle,…) ou conceptuellement, la peinture de Georges Mathieu a laissé une forte empreinte sur l’Art Moderne ou Post-Moderne, et, même si la dimension sociale de l’engagement se voit souvent réduite, voire stéréotypée, nombre d’artistes contemporains se réfèrent encore, parfois inconsciemment, à une approche lyrique de leur discipline.
Hommage à la mort (1950)
Le Duc Charles épouse la Duchesse de Bourgogne (1957)
Composition Abstraite (1954)
Jacques de Mailly au Siège d’Ascalon (1958)
Alkaest (1967)
Espace concentré (1987)
L’Abduction d’Henry IV par l’archevêque Anno de Cologne (1958)
Les batailles des éperons d’or (1957)
Les Capétiens partout (1954)
Souvenirs délaissés (1990)
Plus d’articles sur Georges Mathieu