Sebastián Liste, jeune photographe espagnol né à Alicante en 1985, aborde sa série “Urban Quilombo” en ces termes: “Ce projet est le témoignage d’un endroit qui n’existe plus”. Une formule qui mobilise les notions de lieu et de parenthèse temporelle pour décrire un travail de mémoire et d’observation.
Car « Urban Quilombo » résulte d’une immersion complète pendant deux ans dans le « Galpao da Araujo Barreto », une chocolaterie désaffectée de Salvador De Bahia au Brésil où, entre 2003 et 2011, une soixantaine de familles se sont rassemblées à l’écart de la métropole. En effet, de 2009 jusqu’à l’évacuation de l’usine par les autorités brésiliennes en 2011, le photographe, sociologue de formation, partage le quotidien de cette communauté qui retranchée dans cet espace inhospitalier tente d’affronter collectivement la violence, à défaut de pouvoir l’évacuer.
Ce contexte lui permet d’observer en microcosme le réflexe communautaire d’individus marginalisés. « Je me suis rendu à Barreto pour explorer comment des communautés se sont formées au sein de sociétés fragmentées comme mécanisme de survie. J’a pu assister à tout ce que l’on peut vivre: amour, désespoir, trahison, luxure, passion, unité, amitié, empathie, conflits internes et externes, pardon et sens de la famille. »
Sebastián Liste a été récompensé, pour cette série, par le prix Rémi Ochlik lors du Visa pour l’image 2012 de Perpignan.
Images © Sebastián Liste
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