Sonia Delaunay et l'art "simultané"

Qualifier l’oeuvre de Sonia Delaunay contredirait toute l’entreprise de cette artiste pluri-disciplinaire. Née en 1885 dans la région d’Odessa en Ukraine, elle est adoptée par un oncle fortuné qui lui donne accès à l’éducation, à l’Art et aux musées des grandes capitales européennes. Elle arrive à Paris en 1905, dans le cadre de ses études artistiques, mais dans l’esprit de ce début de XXè siècle, réfractaire au prédestiné, à la règle et au dictat, elle s’en détourne pour préférer  l’errance dans les galeries où elle découvre les Fauves, Cézanne, Van Gogh, Gauguin,…
Par l’entremise de son premier mari, un galeriste allemand, elle rencontre son second époux, Rober Delaunay. En couple, les Delaunay entament une recherche sur la couleur qui deviendra l’essence, le fond et la forme mais aussi la ligne d’une nouvelle peinture pour un art non-figuratif. Sous l’influence du fauvisme, elle présente des premières oeuvres aux sujets et modèles tranchés, cassés par la brutalité des tons. Perfection créative à viser, la musique offre aux artistes, en ce début de siècle, le constat philosophique qui sous-tendra leurs oeuvres respectives. Associations puissantes de rythmes et de mélodies, les compositions se rassemblent dans l’idée de « simultané », ce qui constitue un défi nouveau pour les poètes et les peintres. Sonia Delaunay développe alors progressivement une utilisation et une signification lyrique de la couleur, proche du cubisme, entre rythme et teinte. Répétitions formelle, structurelle, mais aussi des tons, ses peintures prennent une direction que suivront toutes ses propositions artistiques.
Sonia Delaunay
De 1913 à 1917, elle travaille notamment à l’illustration des poèmes de Blaise Cendrars, lui aussi obsédé par un art « simultané ». Sonia Delaunay et lui proposeront , en tant que langage nouveau, une édition en accordéon de la « Prose du transsibérien et la petite Jehanne de France » de deux mètres de long repliée par 10 fois pour obtenir un format livresque de 18 centimètres. En 1923, elle reçoit une commande d’une cinquantaine de dessins destinés à la production textile. Sceptique dans un premier temps, elle saisit rapidement l’intérêt de cette proposition et y voit l’occasion de poursuivre ses recherches. Le textile inspirera son goût pour la couleur en tant que médium d’un art « simultané ». Elle ouvrira d’ailleurs une boutique textile de 1924 à 1926, nommée « Boutique Simultané ».
Ce simultanéisme fondera toute les productions de Sonia Delaunay, qu’elles soient strictement picturales, modistes ou encore matérielles, par la conception de mobilier ou le design de voitures. Malgré la tentative presque politicienne d’Apollinaire de rattacher le travail des Delaunay au cubisme orphique (du nom de son poème « Orphée »), l’oeuvre de Sonia a plus en commun avec l’abstraction, qui refuse la figuration et ne nécessite point de thème précisé, tout en s’en écartant par le privilège accordé aux couleurs. Le théâtre ou le cinéma reprendront et utiliseront son travail (« Le Petit Parigot »). Sonia Delaunay décède à Paris en 1979.
Sonia Delaunay
 
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