Peintre belge né en 1958 à Mortsel et résidant actuellement à Anvers, Luc Tuymans est reconnu internationalement. Ses oeuvres, dont la plupart appartiennent à des galeries et collectionneurs américains, traduisent l’attention et le privilège accordés à la peinture, non pas comme média mais comme espace d’expression à part entière.
Partant de documents, il figure le réel pour mieux s’en abstraire. Natures mortes ou portraits, ses toiles s’inspirent de personnages ou d’événements historiques. On pense à Léopoldville (2000), Himmler (1998), The Secretary of State (2005) ou encore à Gaskamer (1986). Pourtant, en dehors du titre, peu d’éléments révèlent ces sources. La pâleur de la gamme chromatique couplée des flous – esquissés dès les premiers gestes contrairement à Gerhard Richter – figent les scènes dans un calme angoissant et extraient toute référence explicite. Pour citer Guy Duplat: « On y sent la tension permanente entre le message et l’impassibilité du tableau, entre la figuration et l’abstraction, entre la peinture et le document qui sert de base à son travail ».
Par ce procédé, Luc Tuymans évacue également toute assertion morale et tout type de commentaire. Apolitique, il s’empare du réel, le soumet à la peinture qui l’intègre pour le présenter dans une formulation sémantique nouvelle, ou simplement autre. Une approche héritière sans doute de Van Eyck, El Greco ou Velazquez qu’il affectionne pour leur faculté à s’affranchir de leur temps et de sa codification formelle.
Speech (2010)
Panel (2010)
Ignatius van Loyola (2006)
Easter (2006)
The Secretary of State (2005)
Apotheek (2003)
The Nose (2002)
Pigeons (2001)
Bend Over (2001)
Within (2001)
Leopoldville (2000)
Chalk (2000)
Portrait (2000)
Himmler (1998)
The Architect (1997)
The Heritage IV (1996)
Blacklight (1994)
Portrait (1994)
De Wandeling (1993)
Der Diagnostische (1992)
Body (1990)
Gaskamer (1986)
Suicide (1975)
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