Beauté et laideur ont, de tout temps, inspiré les arts. De la littérature à l’architecture, le sublime et l’hideux ont fondé un panel décidant de ce que l’on peut admirer ou, au contraire, de ce que l’on doit occulter. L’oeuvre de Julien Legars s’inscrit dans cette lignée. Né en 1982 et travaillant à Rouen, il s’est forgé un langage visuel centré sur le corps. Alternant productions plastiques et peintures figuratives, Legars se joue de l’attribut pour intervertir les représentations de nos canons. Grossièrement, en saccageant le beau ou en esthétisant le laid, il pose les bases d’une réflexion sur les valeurs que nous accordons aux deux concepts.
Ses « précieuses prothèses ridicules » (à voir sur son site) rassemblent des univers jumeaux, la mode et la médecine réparatrice, qui poursuivent un but commun, l’amélioration, le perfectionnement du corps, mais portent des connotations opposées induisant des réactions contradictoires. Devient ainsi parure une minerve contraignante. Ses toiles se nourrissent des mêmes considérations mais s’attardent sur la chair plutôt que l’objet. Legars peut ainsi librement représenter nombre de fantasmes à la fois universels et tabous. Pour le citer: « J’admire le corps retouché et je me moque de lui ».
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