Jérôme Lagarrigue

Jérôme Lagarrigue portraitise le monde. Paysages ou modèles humains, les sujets de ses toiles servent sa quête artistique. Ce Franco-américain, né en 1973, combine figurations et abstractions à l’huile pour, entre transparences et dilutions, reliefs et superpositions, dégager la double dimension de l’existence. Prolongement de la guerre philosophique entre pragmatisme et métaphysique, ses oeuvres s’emparent de deux visions, jusqu’ici opposées, pour les réunir et ouvrir la voie à une interprétation sensorielle et émotionnelle du fond et de la forme. Une invitation à capter l’immanence  qui s’agite sous les traits du commun.
Jérôme Lagarrigue
Heiddeger s’appropriait l’herméneutique y posant l’art (les textes) comme objet d’étude et de poursuite de l’essence. Ricoeur en détournait l’usage, jusqu’à l’inutile, pour l’appliquer au « moi » fashion de Freud. Lagarrigue, fin et pointilleux, réssucite le concept utilisant la peinture non plus comme sujet mais comme grille de lecture, comme méthode, de déchiffrage de la réalité. Une ride sur un front de prime abord traduit l’âge. Mais pas seulement. La simple sinuosité de la peau permet de relayer nombre de ressentis indescriptibles par le mot mais pourtant connus de chacun. De même, pour le paysage qui, au regard léger, laisse une sensation de nature morte, de carte postale, mais par l’application en relief de pigments, par craquelures, et jeux de transparences, s’anime en un mouvement existentiel palpable et cependant indéfinissable. L’alternance de la figuration et de traits abstraits répond à cette même nécessité expressive et sensitive. Une coulée, une disproportion, une tache ou encore l’absence de couleur sur un espace où l’oeil l’attend, servent cet intermède entre réalité saisissable et au-delà du sensoriel, sans pour autant verser dans le surréalisme ou le mysticisme.
Jérôme Lagarrigue
Positionnement plus qu’intéressant, la démarche de Jérôme Lagarrigue, dans une société qui, depuis Wharol et son merchandising, l’assimile trop rapidement à la représentation stricto senso (détachée de toute interrogation idéologique), ramène l’Art à sa grandeur originelle, celle d’alter-ego émotionnel de la philosophie conceptuelle, là où tous deux tentent l’interprétation du vivant entre mesure quantifiée et sensation immatérialisable.
Jérôme Lagarrigue - Brooklyn (2004)
Brooklyn (2004)
 
Jérôme Lagarrigue - Troy (2004)
Troy (2004)
 
Jérôme Lagarrigue
 
Jérôme Lagarrigue - Kenneth (2008)
Kenneth (2008)
 
Jérôme Lagarrigue - Night Self Portrait (2009)
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Jérôme Lagarrigue - Junkyard # 1 (2007-2008)
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Jérôme Lagarrigue
 
Jérôme Lagarrigue - Yellow Mouthguard
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Jérôme Lagarrigue - Imany # 2
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Jérôme Lagarrigue - Jean (2006)
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Jérôme Lagarrigue - Rocinha Favela # 5 (2010)
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Jérôme Lagarrigue - Eyes # 3 (2006)
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