Né à Fribourg en 1925 et décédé à Berne en 1991, Jean Tinguely est un peintre-sculpteur suisse usuellement rattaché à l’Art cinétique et au Nouveau Réalisme. Après une courte période de peinture abstraite, il s’oriente vers la sculpture mécanique. Dès 1951, il assemble d’étranges machines robotiques travaillant sur le mouvement physique et perceptif.
Se démarquant du courant pro-rationaliste de l’Ecole cinétique, il refuse d’encenser l’accélaration technologique caractéristique du XXè siècle et s’y réfère avec un certain humour pour mieux la remettre en question. Ses bruyantes compositions de métal rouillé et de pièces récupérées paraissent imparfaites et semblent pouvoir se rompre à tout instant. Ce constat cumulé à l’inutilité des oeuvres, ainsi qu’au brouhaha et au désordre sonore qu’elles engendrent, confère aux assemblages une forte dimension critique qui, tantôt sarcastiquement tantôt poétiquement, interroge la notion de progrès communément associée à la révolution matérielle en cours.
Force de l’ironie, cette approche jadis réprobatrice est aujourd’hui récupérée par nombre d’installations informatiques, numériques et virtuelles qui, à l’inverse, traduisent l’engouement d’une société à bout de souffle pour une technologie déréalisante.
Machine à dessiner N°3 (1955)
1961
Cyclograveur (1960)
Baluba III
Heureka
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