Photographe française établie à Londres, Noémie Goudal recourt aux artifices pour visuellement transcender le réel. Elle compose en effet des images en insérant dans des lieux donnés des impressions sur toile d’espaces opposés voire antagonistes. Crique naturelle dans des décombres, source ou grotte dans un entrepôt désaffecté, le processus se joue des perspectives pour créer l’illusion. Les frontiéres physiques, et éventuellement angoissantes, du lieu se voient ainsi virtuellement éliminées.
Sa dernière série, « Haven Her Body« , exposée du 13 septembre au 14 octobre à l’espace Edel Assanti de Londres, révèle particulièrement cette approche. Les curateurs de cette exposition, Sebastien Montabonel et Emma Lewis, n’hésitent d’ailleurs pas à mettre en rapport le travail de Noémie Goudal avec les non-lieux et l’hétérotopie de Foucault. Ainsi, la figuration d’un environnement donné dans un univers aux propriétés contraires, lui permettrait l’avènement d’une utopie qui en évacue les limites physiques. Une échappatoire, une passerelle pour s’évader du confinement où la photographe, comme les spectateurs, sont a priori contraints.
Haven Her Body Was
Well (2011)
Warren (2011)
Trail (2012)
Iceberg (2012)
Reservoir (2012)
Observatory (2012)
Creus (2012)
Les Amants
Cascade (2009)
Promenade (2009)
Coulée (2010)
Jetée (2009)
Island
Wind (2008)
Passage (2008)
Images © Noémie Goudal
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