Marrons by Fabrice Monteiro

Fabrice Monteiro, belgo-béninois de culture, ne s’orientait pas spécialement vers l’Art. Ingénieur industriel de formation et, ensuite, mannequin de profession, il cultive habilités, savoirs et bagages pour la photographie sans pour autant directement s’y consacrer. Parcourant le monde dans le cadre de son activité modiste, il rencontre en 2007 le photographe new-yorkais Alphonso Pagano qui, rapidement devient son ami et mentor pour une discipline à laquelle il l’initie. Sa force créative assumée, il s’attèle à la construction d’un univers visuel à son image: métissé. A la frontière entre photo-reportage et photo de mode, il se découvre un goût pour le portrait, les regards et la sensibilité qu’ils lui permettent, mais surtout pour sa terre d’origine, l’Afrique.
Fabrice Monteiro -
Et pourtant, profondément et génétiquement transculturel, il ne se laisse pas surprendre par le clivage ou le parti-pris, mais cultive sa richesse caractéristique par la projection d’un double regard sur les thématiques qu’il aborde. Se remémorant sa fascination pour les entraves* des esclaves, qu’il avait découvertes enfant dans une bande dessinée (« Les passages du vent »), il entame un travail presque anthropologique sur le sujet. Aucune victimisation, aucun stéréotype, aucune accusation. Que du contraire! Associant esthétique et histoire de deux continents intimement liés, il décide de modéliser en 3D ces incarnations métalliques de l’esclavage, avant d’en obtenir des reproductions forgées.
Marrons by Fabrice Monteiro
De là, naît sa série « Marrons ». Sujets isolés dans une chambre noire, vêtus de chaînes et autres entraves, immortalisés dans un jeu de lumière tout en contrastes, pour un rendu artistico-documentaliste où se mêlent visuel contemporain et matérialisation d’un passé violent. Superbe et non-partisan! Simplement humain et humaniste, tendance confirmée par la série « School is Out » où, au milieu de la réalité continentale, est journalistiquement présentée la quête d’élévation par l’éducation d’enfants que la pauvreté ambiante aurait pu conditionner. Et à nouveau, armé de son Nikon D 700, Fabrice Monteiro feinte et esquive, brillamment, toute stigmatisation pour laisser s’exprimer la pleine sensibilité d’une identité non-conflictuelle. De quoi factuellement solutionner la question « meurtrière » de l’être composite soulevée par Amin Maalouf.
*entrave: lanière, lien munis d’une boucle ou d’un anneau servant à limiter les mouvements d’un animal.
Marrons
Marrons by Fabrice Monteiro
 
Marrons by Fabrice Monteiro
 
Marrons by Fabrice Monteiro
 
Marrons by Fabrice Monteiro
 
Marrons by Fabrice Monteiro
 
Shool is Out
School is out - Fabrice Monteiro
 
School is out - Fabrice Monteiro
 
School is out - Fabrice Monteiro
 
School is out - Fabrice Monteiro
 
Images © Fabrice Monteiro
Source: Interview de Fabrice Monteiro sur Afrique In Visu
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